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+++ author = "Miles Davos" title = "Night Club" date = "2024-05-01" tags = [ "bd","critique","chronique","comics" ] ISBN = "9791039124270" +++

Il est 4 heures du matin. Définitivement trop tôt pour se réveiller. Jai beau tourner et me retourner, le sommeil ne revient pas. Que faire donc à cette heure indue à part lire. Et que lire.

Mon choix sarrête assez naturellement sur « Night club », au regard du parallèle avec ma nuit qui a commencé sous les meilleurs auspices avant de se retrouver tronquée par on ne sait quel sort.

À lheure où jécris ces lignes, ce comics est la dernière création traduite en français de lécossais Mark Millar — celui-là même qui est derrière de grands succès commerciaux tels que Civil War, Kick-Ass ou The Ultimates — avec lespagnol Juanan Ramírez au dessin.

« Night club » suit un trio de lycéens liés par une solide amitié. Comme nombre de jeunes de leur âge, ils se cherchent. On ne peut pas dire quils soient vraiment passionnés par les études. Cest alors quils sessayent à laudace, se filmant dans lacte en espérant attirer vues et suiveurs, afin de monétiser leurs « exploits » sur les réseaux dits sociaux.

Mais leur carrière na pas encore démarré quelle sarrête abruptement à cause dun accident qui aurait pu être fatal pour lun deux sans lintervention salutaire dun… vampire.

Ce dernier cherche à monter une petite armée pour laider dans sa quête de justice. Il apprend au garçon quil a mordu à maîtriser ses nouveaux pouvoirs, mais aussi à en comprendre les limites. Millar en profite pour nous rappeler quelques « règles » concernant les vampires. Au cas où lon aurait oublié.

Le garçon, tout excité par ses nouveaux pouvoirs, propose à ses deux comparses de les mordre, ce quils acceptent. Et voici notre trio tout puissant et affublé de masques de lucha libre redressant les torts, petits et grands, en vrais petits justiciers, sans oublier quils vivent sous la bannière du libéralisme à laméricaine. Cest donc sous le sobriquet de « Night Club » quils se font une « fame » sur YouTube et font enfin décoller la carrière monétisable dont ils rêvaient.

Jusquau jour où ils foirent leur coup en sattaquant à un trop gros morceau, provoquant une catastrophe que les médias ne manquent pas de couvrir. Et cest ainsi quils se font remarquer par ceux-là même contre lequel le vampire qui sauva le garçon à lorigine du « Night Club » cherche à lever une armée.

Millar fait dans le facile pour ce comics réalisé pour Netflix. Cest du consommable de son époque, à la Netflix, avec juste la petite dose de critique de la société américaine, mais pas de quoi provoquer une révolution non plus. Simple, efficace, et facile à digérer, avant de passer à autre chose.

Le dessin et la mise en couleur de Ramírez ne vont pas vous surprendre non plus par leur originalité. Ceci dit, je les ai trouvés plaisants, soutenant comme il faut le scénario.

Si vous cherchez un comics qui repose vos cellules grises sans trop en tuer au passage, avec les bons dun côté et les méchants de lautre, « Night club » est fait pour vous. Il pourrait même vous aider à retrouver le sommeil sans vous assommer, si jamais votre nuit se trouvait écourtée sans que vous nayez rien demandé.

PS Alors quil se lit comme un one-shot, il ne sagirait que du 1er tome de ce qui sannonce comme une série, bien que rien de tel nest indiqué sur la couverture.

-- Night Club, tome 1. Millar, Ramírez. Panini Comics. 22€.