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2024-03-15 22:04:30 +01:00

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+++ author = "Miles Davos" title = "Délivrance" date = "2024-03-15" tags = [ "bd","critique","chronique","post-apocalyptique", "chaos" ] ISBN = "978-2344048030" +++

Délivrance est une bande dessinée post-apo, scénarisée et dessinée par Kim Gérard. Je fus attiré par le pitch. Seulement voilà. Après un début très prometteur, ça traîne en longueur, ça remplit des pages et des pages de peu ou prou la même chose, avant une fin trop convenue.

Cest comme si vous partiez à lexploration dun nouveau territoire, voyant une infinité de chemins devant vous. Mais au fur et à mesure que vous marchez, vous vous rendez compte que vous êtes sur une bande étroite et vous voyez déjà le bout de votre route et la déception à lhorizon.

Quel est donc le pitch me direz-vous ? La Grande Extinction a frappé lhumanité. Jusquici, ceci reste la recette de ce repas quon vous sert toutes les semaines à la cantoche, même sils lui donnent de nouveaux noms et changent un peu lassaisonnement pour vous en resservir à gogo.

La Grande Extinction donc. Comme elle est grande, elle a éradiqué un grand nombre dhumains. Ça se tient, ça se tient. Mais là où ça devient intéressant, cest ce qui arrive aux survivants, celles et ceux qui nont pas eu la chance de mourir.

Condamnés à une vie derrements sans fin — bien chargée en tourments — ils ne peuvent se donner la mort ni se tuer les uns les autres. Pour revivre un peu, ils doivent se mettre sur la tronche de temps à autre. La violence, donc. Après cela, un peu de répit. Puis les tourments reviennent. Mais si lon se laisse aller au désespoir, si on lâche prise, alors on se transforme en une sorte de zombie, sans souvenirs ni âme, castagnant tout ce qui bouge.

Il existerait cependant une oasis, un éden où lon peut revivre à peu près normalement avant dy mourir paisiblement.

Nous suivons Ikar, Graham et Maé. Tourmentés, ils tiennent bon et ont espoir de trouver loasis. Leur quête sera toutefois — et bien entendu — semée dembûches. Et quand ils trouvent enfin léden, ou du moins ce qui y ressemble, ce nest pas tout à fait ce que la légende urbaine vend. Bon niveau urbanisme, vous repasserez vu que la civilisation sest écroulée, mais, étant en manque de blanquette, je suis à court dinspiration. Un peu comme Kim Gérard après un début dhistoire qui cartonne.

Niveau dessin, peu à redire. Cest solide et plaisant. La mise en couleurs est au rendez-vous. Il y a aussi une jolie poésie qui donne à respirer dans ce monde de brutes épaisses. Cest juste dommage que le scénario ne suive pas, du moins jusquau bout, et ce malgré quelques belles surprises. Je reste vraiment sur ma faim pour le coup.

Délivrance. Kim Gérard. Glénat. 25 €.