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Miles Davos 228d986437 typo 2024-03-23 09:19:16 +01:00
Miles Davos 4120446bc7 Chronique et microessai : Saccades stochastiques 2024-03-23 09:02:19 +01:00
Alexandre Dulaunoy 080a14b7b7
new: [post] Harrison Miller - Valleys 2024-03-23 08:42:37 +01:00
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@ -0,0 +1,22 @@
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author = "Alexandre Dulaunoy"
title = "Harrison Miller - Valleys"
date = "2024-03-23"
tags = [
"photo","critique", "photographie", "art", "livre"
]
ISBN = "978-1-7356724-2-7"
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Il y a ces paysages où le détail est superflu. Ils forment des ondes, des structures, des plis qui nous sont familiers.
Ce réconfort que l'on peut trouver en les voyant, se sentir happé par la profondeur des sillons, des lignes, des traces.
On cherche sans relâche ce qui nous rattache à ce monde. [Harrison Miller](https://www.harrisonmiller.net/)[^1], dans son livre '[Valleys](https://www.harrisonmiller.net/valleys-book)', explore cela avec une simplicité déconcertante et rassurante.
![](/images/valleys-1.jpg) ![](/images/valleys-2.jpg)
La mise en page, la reliure en bois, le tirage sur un papier mat et l'espace donné aux photographies, sont tout simplement beaux et justes. On ne peut qu'espérer que d'autres éditeurs soient inspirés par une telle réalisation.
Merci à Regina Maria Anzenberger pour cette découverte.
[^1]: [Valleys | Harrison Miller](https://www.underlifeeditions.com/books-objects-prints/p/valleys-harrison-miller), 'underlife' editions, Janvier 2024.

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@ -3,7 +3,7 @@ author = "Alexandre Dulaunoy"
title = "Chronique - l'Innommable H."
date = "2024-02-04"
tags = [
"le sillon", "chronique", "Innommable H"
"le sillon", "chronique", "Innommable H", "H."
]
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@ -0,0 +1,37 @@
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author = "Miles Davos"
title = "Saccades stochastiques"
date = "2024-03-23"
tags = [
"musique","techno","chronique","microessai"
]
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Je me réveille après une bonne nuit de sommeil. Le cerveau encore embrumé, je me saisis du cordon numérique ombilical qui traîne sur ma table de chevet. Je mets mon casque et je men vais butiner, allongé, les nouvelles plantes sonores en ce début de printemps dans la soundscape.
Soudain je reçois un [Signal](https://signal.org/) d[Alexandre Dulaunoy](https://sillon-fictionnel.club/post/harrison-miller-valleys/), dont les chroniques et microéssais étoffent le sillon pour notre plus grand bonheur.
On pourrait croire que le message dAlex est simple, basique, mais ça serait mal le connaître. Tenez, lisez par vous-même : « Tu penses quoi du nouvel album de Jeff Mills ? ».
« Aïe aïe aïe » comme on dit dans le Gâtinais.
Ce bon vieux [Jeff Mills](https://en.wikipedia.org/wiki/Jeff_Mills) — grand prêtre de la cathédrale de la techno de Détroit — a en effet annoncé il y a quelques jours « The Trip - Enter The Black Hole », quil qualifie d[opéra cosmique](https://djmag.com/news/jeff-mills-new-album-cosmic-opera-about-journey-black-hole). Rien que ça.
Je me lance donc dans le voyage vers ce trou noir et je commente en saccades stochastiques ce que minspire chaque morceau de cet album. Notez que « The Trip » est un projet multidisciplinaire dont le son nest quune partie. Nayant accès quau son, ma chronique se limite à cela. Le son.
- Jentre dans le trou noir.
- Et je suis bloqué. À 32 secondes du début. La musique sarrête. Mon application de diffusion multimédia en continu refuse de continuer. Dois-je y lire un signe ? Rebrousser chemin ? Avant de me perdre là où toute matière est happée, mâchée, jusquà quil nen reste plus rien ?
- La lecture reprend.
- « Contradiction - The Ātman in Brahman (Silent Shadow Mix) » est une urgence, une palpitation frénétique. Cest une image du monde qui semballe. Qui ne sait plus sarrêter. Un trou noir glouton qui ne sait plus freiner son appétit.
- « Beyond the Event Horizon » est un signal dalarme. Mon corps sécrète de ladrénaline alors quil senfonce dans lexploration du sillon interspatial qui sépare matière et antimatière.
- « Time in the Abstract » perturbe mes sens. Mon esprit se perd. La folie nest pas loin. Je dois menfuir, quitter le sillon. Je ne suis pas prêt à vivre là où électrons et positrons se livrent un combat acharné.
- « Hole » me fait réaliser que je ne suis pas dans le bon univers. Il est quasiment similaire au mien, mais pas identique. Jen veux pour preuve la voix japonisante distordue, comme si le son ne se propageait pas correctement. Le pitch de cette voix me dérange. Je ressens de lanxiété, comme si javais débarqué dans un monde peuplé de Yokai puissants et malveillants.
- « When Time Stops » est une musique daccompagnement pour une exposition dœuvres dérangées, pompeusement qualifiées davant-garde. Je quitte lexposition dun pas accéléré. Je nai pas le temps de marrêter devant ces croûtes pour bobo en mal de culture.
- Je sens Détroit, ses landscapes meurtries, son peuple en désarroi dans « No Escape ». Comme si des souvenirs dun paradis perdu remontaient en désordre, telles des bulles, pour éclater brusquement à la surface.
- « Contradiction - The Ātman in Brahman (Long Radio Mix) » me permet de souffler. Je retrouve la chaleur de lastre radieux dans lempire du Soleil levant. Je vise un banc et je my assois. Des acteurs de Kabuki se posent à portée de regard et doreille. Ils répètent. Ce nest pas tout à fait ça encore. Cest rough on the edges mais je nen fais pas un cas. Je suis bien dans le tout imparfait, bigarré, aux arêtes revêches.
- « Time Reflective » me sort de ma torpeur et me projette de nouveau dans ce sillon duquel je marrachai de justesse. La dopamine est remplacée par ladrénaline. Des formes indéfinissables viennent vers moi. Je sens une intelligence écrasante sur le point de me submerger. Une poursuite sengage.
- Je leur échappe de justesse et me voilà haletant, « Wandering » dans un recoin étrange et inconnu du sillon. Je profite du répit qui mest octroyé pour récupérer. Je sens encore Motor City. Pourquoi jy repense alors que je me targue dêtre un homme de demain, là où le passé na pas de place.
- Ma tête me lance. Mon crâne commence à prendre une forme nouvelle. Ça ne me dit rien qui vaille. Les repères senfuirent à tire-daile. Les repères senfuient à perte de vue. Pour le délire provoqué par « Hole (White Hole Mix) ».
- Il faut que je retrouve terre ferme. Et vite. Je puise dans mes réserves et jaccélère dans un « Infinite Redshift » vers la base station. Je my enferme de justesse avant que Détroit ne me happe de nouveau vers le souvenir, les jours mornes et sans lendemain. Jactive les thrusters et je mextrais de cet étrange trou noir qui ma fait vivre des expériences palpitantes, même si je nai pas réussi à en apprécier toutes les dimensions.
Et voilà cher Alexandre, chronique à la hâte de mon séjour au sein du trou noir. La messe est dite. Je me mets du Laurent Garnier pour redescendre.

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